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Le projet IPol-ERA a officiellement débuté !

Dernière mise à jour : 4 oct. 2022

Les pesticides ne peuvent être autorisés dans l'UE que s'ils ne nuisent pas à la santé humaine et animale et ne provoquent pas d'effets inacceptables sur l'environnement. L'évolution inquiétante des populations d’insectes pollinisateurs observée au cours des 30 dernières années, l'importance de la pollinisation pour la biodiversité et la sécurité alimentaire et l'évolution de l'évaluation des risques liés aux pesticides depuis 2012 révèlent que les travaux doivent s'améliorer; et ce, non seulement pour l'évaluation du risque des pesticides sur les abeilles, mais aussi sur d'autres espèces d'insectes pollinisateurs comme les mouches, les papillons de jour et de nuit ou les coléoptères.


C'est pourquoi un nouveau projet appelé IPol-ERA a été lancé en septembre 2022. Les objectifs sont:

  • contribuer à l'avancement de l'évaluation des risques environnementaux (ERA en anglais pour Environmental Risk Assessment) des pesticides pour les insectes pollinisateurs;

  • relever les défis actuels en matière d'évaluation des risques;

  • garantir que les méthodes soient prêtes pour les développements futurs;

  • garantir l'inclusion de ces méthodes dans les procédures officielles d'autorisation.


IPol-ERA est financé par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et compte sur la collaboration de 7 partenaires de 6 pays de l’Union européenne : l'Université de Bologne (Italie), l'Institut de conservation de la nature de l'Académie polonaise des sciences (Pologne), l'Université de Coimbra, l'Institut polytechnique de Bragança (Portugal), l'Université de Lund (Suède), BeeLife (Belgique) et est coordonné par l'Université d'Aarhus (Danemark).


IPol-ERA se déroulera sur 10 mois et développera une feuille de route pour guider le processus de transition d'une ERA à matière active unique et à usage unique, vers une ERA systémique pour les insectes pollinisateurs. Aujourd'hui, chaque principe actif contenu dans un pesticide est évalué par type de culture et d’utilisation (par exemple, le traitement des céréales en tant que traitement des semences ou le traitement des vergers de pommiers en application par pulvérisation), sans tenir compte du contexte (par exemple, le paysage dans lequel la culture est située, les conditions météorologiques, etc.). La future ERA visera à faire évoluer l'approche vers une approche plus holistique et contextualisée, en tenant compte de nombreux autres insectes et paramètres de terrain pertinents.


Pour élaborer la feuille de route, les sciences sociales seront mobilisées pour s’assurer de l'engagement des parties prenantes, délimiter les problèmes et créer un consensus ciblé pour les principales orientations. Les spécialistes des sciences sociales collaboreront avec des écologistes, des écotoxicologues et des biologistes, en fusionnant les besoins écologiques des insectes pollinisateurs avec les besoins méthodologiques et réglementaires. BeeLife contribuera aux analyses en sciences sociales et aux volets concernant la réglementation. BeeLife développera aussi la stratégie de communication pour réaliser le changement nécessaire à l'avenir.


BeeLife a été un acteur de l'amélioration de l'EER depuis sa constitution en 2013 et même avant (2008), à travers la publication de rapports techniques, la révélation de conflits d'intérêts, la participation à des consultations, des groupes de travail et des projets. En effet, les apiculteurs confrontés à des pertes massives de colonies depuis les années 90 ont été parmi les premiers à souligner que l'AR inadéquate et insuffisante était à l'origine de pesticides nocifs comme les néonicotinoïdes. En conséquence, des produits dangereux ont été autorisés et largement utilisés par les agriculteurs.


Espérons que cette feuille de route contribue à restaurer la nature et la biodiversité en Europe.


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