Coup de grâce pour les apiculteurs européens: des miels importés adultérés!
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
BRUXELLES, BELGIQUE, 24 Mar 2023 - La Commission européenne vient de publier les résultats d’une vaste enquête sur le marché du miel; enquête que les apiculteurs réclamaient depuis longtemps. Ce que les apiculteurs ne cessent de répéter à l’envi depuis des années et désormais mis en évidence par les nouvelles méthodes d’analyse: les miels d’importation seraient en grande partie adultérés. Il s'agit d'une quantité importante de produits puisque l'Europe importe environ 40% du miel qu'elle consomme.
Cette action coordonnée sur les miels importés est la plus grande du genre jamais menée. Elle a été conduite par trois entités de la Commission européenne, la Direction générale en charge de la Santé (DG Santé), le Centre commun de recherche (JRC) et l'Office de lutte antifraude (OLAF) et ce, pendant plusieurs mois. Sur les 320 échantillons analysés provenant de 15 Etats membres[1] important du miel en provenance de 20 pays, 46% étaient suspectés ne pas être conformes aux exigences de la Directive dite “Miel”.
“Les résultats sont choquants et il nous faut nettoyer le marché du miel, les miels importés ne sont pas du miel! Nous le disons depuis des années! Maintenant que cela est prouvé par des nouvelles méthodes analytiques et non par celles qui sont depuis des années dépassées, il faut agir! Les autorités doivent faire quelque chose car les apiculteurs européens se meurent”, s’insurge Lasse Hellander, le nouveau Président de BeeLife.
Les produits vendus comme étant du “miel” en provenance de Chine sont suspicieux dans 74% des cas, dans 100% des cas pour les produits importés de Grande-Bretagne mais non produits sur ce territoire!
Ces produits qui entrent sur le marché de l’UE, à bas prix, entrent en compétition avec les miels produits par les apiculteurs européens dont les coûts de production ne cessent d’augmenter. Ajouté à cette situation, le changement climatique qui augmente les aléas, peut réduire la disponibilité des ressources nutritionnelles pour nos pollinisateurs, amenant ainsi à une perte de capacité de production du secteur; sans compter les problèmes de coexistence avec l’agriculture intensive mettent en péril la santé des abeilles.
Les exploitations apicoles sont en difficulté et lorsqu’ils produisent, les apiculteurs et les apicultrices ne trouvent pas de débouchés sur le marché européen pour leurs productions.
Mettre à mal le secteur apicole, c’est mettre à mal la pollinisation et la production alimentaire en Europe. Car oui, si la pollinisation des cultures est faite par de nombreux pollinisateurs, on ne saurait nier que les abeilles mellifères contribuent significativement à la pollinisation de la quasi-totalité des plantes à fleurs et des grandes cultures. Le secteur apicole permet aussi via les abeilles d’avoir un outil de suivi de l’environnement, un outil qui peut aider à l’évaluation des politiques mises en place.
Une fois de plus, la voix des apiculteurs européens a donné l’alerte sur ce qui se passe sur le terrain dans les Etats membres. Les apiculteurs demandent aujourd'hui un plus grand effort aux institutions: 1/ que les sanctions face aux fraudeurs soient exemplaires
2/ que la validation au niveau européen des nouvelles méthodes analytiques avec lesquelles le Centre commun de recherche a évalué les échantillons se fasse au plus vite afin de lutter efficacement contre l’adultération et la distorsion de concurrence.
Anna Ganapini, vice-présidente de BeeLife et membre de la CONAPI (la plus grande coopérative d’apiculteurs au niveau européen), en appelle à tous les citoyens européens: “Nous demandons aux consommateurs européens de soutenir leurs concitoyens apiculteurs. À travers cette enquête, on voit que certaines origines sont plus à risque que d'autres. Nous ne pouvons que demander aux consommateurs de maintenir leur confiance dans nos chaînes de production et d’acheter du miel sous signe de qualité, ou produit dans leur pays ou encore en Europe.”
Nous sommes reconnaissants du travail de fond effectué par la Commission européenne et nous espérons désormais qu'elle répondra aux attentes des apiculteurs et des consommateurs européens.
[1] Belgique, Bulgarie, République Tchèque, Allemagne, Danemark, Grèce, Espagne, France, Hongrie, Irlande, Italie, Lituanie, Pologne, Roumanie et Suède, ainsi que la Suisse et la Norvège
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Contact: Noa SIMON DELSO, BeeLife European Beekeeping Coordination: comms@bee-life.eu
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